vendredi 10 février 2023

Quelle Parole va-t-on proclamer à une jeunesse vidée de tout appétit de la Parole à l'occasion de la fête de la jeunesse?

Bonne lecture
Quelle Parole va-t-on proclamer demain à une jeunesse vidée de tout appétit de la Parole ? Quelle Parole devra-t-on adresser à cette jeunesse qui habite un quotidien vidé de toute Parole et traversée par une liturgie du bruit ? Les bouffeurs d'espérance sont-ils encore capables d'une Parole elle-même capable de faire lever les espérances dans un monde à l'économie de la désespérance ? Les jeunesses écouteront-elles ce dis-court? Non ! Elles seront à Makea, Elig-Edzoa, Manguier, Ange Raphaël, Quartier d'amour d’Edea, carrefour NULLE PART de Nkolbisson, carrefour Lélé de Nkongsamba, Ndokotti, pour fumer leur dernier filon de marijuana. C'est là que ces jeunesses trouvent des nouvelles évasions. Cette drogue jointe à l'eucharistie du sexe, sont leur dernière chance d'échapper à un univers nauséeux, goûtant ainsi aux délices des heures propices. Ce crime contre l'espérance, qui le portera au SED, à la brigade de la gendarmerie territoriale pour que les commanditaires soient mis aux arrêts, pour que la vérité soit faite quant à notre droit d'exister comme hommes? Un peuple qu’animent les faux défis, un peuple traîné dans des querelles mafieuses et qui y prend un appétit particulier, est la certification que nous sommes dans un monde où la Parole n'a jamais retenti. Que nous reste-t-il donc quand l'avenue Kennedy, le lieu du foisonnement et du brassage des Paroles, semble elle-même broyée par un système politique dont la nourriture est de manger les rêves de ces jeunesses en colère. La colère est-elle encore le nom de quelque chose comme colère ? L'avenue Kennedy n'est plus en colère, ça ne gronde plus là-bas. Le Malibu semble ne plus faire jouer la musique urbaine afin de nous livrer le spectacle enivrant du déhanchement des "Petites", ce cacao bien emballé. Les plaquettes de chocolat qui suscitent et attisent les flammes pour des nuits torrides, ressemblent désormais à de boules de couscous. Un ventre nourri au hasard, un ventre géré selon la fortune, ne peut plus produire les plaquettes de chocolat qui séduisent les jeunes filles. Que peut-on vraiment dire à ces jeunesses ? Cette question est-elle même encore une question ? Où est notre Secrétariat d’État à la Défense de nos espérances, espérances pour ces jeunesses qui se couchent sans jamais pouvoir dormir. Des jeunesses qui se couchent sans jamais pouvoir dormir, nous indiquent ce qu'est notre carte d'identité d’inscription à l'humanité. En effet, des jeunesses qui se couchent sans pouvoir dormir, manifestent que nous sommes des pratiquants existentiels ayant exilé toute liturgie du rêve. Gaver les jeunesses de fantasmes et d'illusions passe désormais pour proclamation de la Parole, discours suscitant des rêves pour de fécondes traversées. Traverser, c'est exactement inverser chez nous. La désoccupation, l'arrachement des jeunesses à la dignité du travail, voilà le crime dont on ne fera jamais le procès. Peut-être me reste-t-il de pleurer sur la cité ! Mais, ces larmes là, les ai-je encore ? Il n'y aura pas de Parole, aucune espérance naîtra. 
Père NGIMBUS.

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