Bon vent, Modeste Mopa
De tous les directeurs généraux des impôts du Cameroun de l'ère moderne, Modeste Mopa reste sans doute l'un des plus remarquables par son intégrité, sa discrétion et son sens du devoir. Quand il est nommé en 2013, la DGI tournait autour de 800 milliards par an. En fin 2022, elle a réalisé plus de 2300 milliards de recettes budgétaires.
Parmi les plus grandes réalisations de Mopa, figurent en bonne place la dématérialisation des procédures et le démantèlement des criminels fiscaux. En effet, il a réussi à supprimer les caisses et la circulation de l'argent liquide dans les couloirs des centres des impôts et à limiter le contact physique entre les agents des impôts et les contribuables. Il en a en outre réussi à élargir l'assiette fiscale au fil des ans en démasquant les entreprises et les individus, qui trichent en faisant valoir le trafic d'influence et la corruption. Dans la liste de ces délinquants fiscaux, se trouvent notamment une entreprise brassicole de qui a pignon sur rue et un certain nombre de nouveaux riches sulfureux et prétentieux, qui lui en veulent encore d'avoir mis leurs tricheries à nu.
La construction de l’immeuble siège de la DGI et du complexe sportif MUNDI, devenus des joyaux architecturaux dans la ville de Yaoundé, sont également à mettre à l’actif de Mopa.
À la faveur de ce quitus présidentiel, Mopa Modeste, inspecteur principal des impôts hors échelle, devenu en 2013 le plus jeune directeur général des impôts de l’histoire du Cameroun à 38 ans, se prépare ainsi à clôturer un magistère de 10 ans à la tête de la DGI, très prolifique pour le Trésor public. Par exemple, pour la première fois de l’histoire des finances publiques camerounaises, les recettes non pétrolières collectées par le fisc ont franchi la barre de 2 000 milliards de FCFA au cours de l’année 2022. Selon les données officielles, au cours de la décennie 2010-2019, ces recettes ont cru de 127,2%, passant de seulement 855,7 milliards de FCFA à 1 944,4 milliards de FCFA, en hausse de 1 088,7 milliards de FCFA en valeur absolue.
Il est donc normal que les délinquants fiscaux qu’il a débusqués se réjouissent de son départ et le traitent de tous les noms d'oiseaux même s'il s'en va, tête haute, servir son pays et son continent dans la plus grande institution financière au monde.
Nous lui souhaitons bon vent dans ce nouveau défi qu'il va relever à coup sûr.
On ne peut qu'être fier de cette jeunesse qui ose dans un monde trouble, où les loups se dévorent entre eux tout en dévorant les autres.
N.B.: Texte du Dr OUMAROU MAL MAZOU
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