Catéchèse sur l'inutilité de la haine : Je le sais désormais, celui que je tiens pour ennemi ; Dieu l'aime tout autant qu'il m'aime.
«Il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons,
il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes»
Oui ! Je l'avoue et ce pour le regretter. Il y a des personnes qui, si ça ne dépendait que de moi, le soleil ne se lèverait plus sur elle et la pluie ne tomberait plus pour elles. Mais j'atteste que la pédagogie divine se déploie autrement. Quand je regarde tous ceux qui nous font souffrir dans ce pays, j'imagine le type de punitions qu'ils méritent d'après moi et je ne m'arrête qu'à mes mauvaises intentions. J'ai envie de les punir sévèrement. Mais je découvre dans l'évangile de ce matin que je ne puis les détester. Je ne puis en faire mes ennemis. Même si toutefois leur acte est mauvais. Malgré tout l'argent qu'ils ont volé, un argent qui aurait pu changer mes conditions de vie, je dois me rappeler qu'ils méritent toujours d'être aimé.
Il n'est même pas bon que j'en fasse des ennemis, ce serait me faire d'autres ennuis. Avoir des ennemis c'est s'inscrire aux métiers de haine. Les métiers de haine sont assez dangereux parce qu'ils finissent par faire de l'autre la préoccupation centrale de notre vie. Aimer son ennemi, c'est déjà bien. Mais n'en avoir pas du tout c'est encore mieux. Je veux dire qu'il serait bon que je m'engage à ne detester personne. Même celui qui vient de tuer mon enfant, la haine viscérale que je lui porte ne ressuscite pas mon enfant. Cette haine entretient en moi une blessure qui jamais ne va guérir si je persiste à haïr. Je continue de remuer un couteau dans ma plaie et c'est moi qui souffre. Je ne veux pas par la dire qu'il n'est pas bon d'intenter un bon procès à un criminel. J'indique juste que quand on personnalise trop, l'affaire se complexifie. C'est un très grand mal que je me fais quand je m'engage à detester une personne. Je concentre des énergies que je peux normalement concentrer pour la vie à la haine d'un frère ou d'une sœur.
Depuis que je hais les gens, je n'ai jamais gagné à ce marché. Et pourtant, chaque jour je recommence à tomber dans la tentation de la haine. La haine voilà un métier pour lequel le salaire est toujours ingrat. C'est le métier où on est bénévole à vie et où on reçoit pour salaire à la fin les AVC et les crises cardiaques. Le salaire du métier de la haine c'est la mort et pourtant le salaire de l'amour c'est la vie. Je renonce à la haine viscérale contre qui que ce soit. Je m'engage à aimer et à aimer toujours. À Dieu je remets ceux qui me détestent et moi je leur garde mon amour. Je le sais désormais, celui que je tiens pour ennemi ; Dieu l'aime tout autant qu'il m'aime.
Florent de la croix.
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