Lettre ouverte à Monsieur le président de la république du Cameroun Concernant le mauvais traitement et la clochardisation des enseignants au Cameroun.

Lettre ouverte des enseignants du Cameroun au président de la République.

Yaoundé, 15 Février 2022.           

A                                                                                                                                                                                                                     Monsieur le Président de la République                                                                                  Du Cameroun son Excellence PAUL BIYA   

       Objet : Lettre ouverte à Monsieur  le président de la république du Cameroun Concernant le mauvais traitement et la clochardisation des enseignants au Cameroun.                                       Excellence ; Nous, Enseignants du Secondaire de la République du  Cameroun, avons l’insigne honneur de venir auprès de votre auguste personnalité présenter à votre  juste appréciation, les conditions de précarité et de clochardisation dans lesquelles  sombre l’ENSEIGNANT dans notre cher et beau pays. Nous parlons de précarité et de clochardisation au regard du traitement qui est réservé à la prise en compte de certains de nos actes de carrière, en l’occurrence, les MUTATIONS, LES AVANCEMENTS, LES SALAIRES MENSUELS, etc.            En effet, Excellence, l’ENSEIGNANT camerounais vit de plus en plus dans des conditions de précarité et de paupérisation extrêmes au point où on est tenté de croire que l’ENSEIGNEMENT relève de la malédiction.         Excellence Monsieur le Président de la République, les Mutations au Ministère des Enseignements Secondaires s’obtiennent moyennant finance. Certains couples d’Enseignants sont obligés de supporter la distance que leur métier leur impose alors que d’autres sont forcés au divorce. Si l’obtention d’un acte d’AVANCEMENT signé est un calvaire, son effet financier est devenu un véritable serpent de mer. Des milliers d’Enseignants sont en attente de validation de plus de 90.000 avancements. Certains se sont même déjà résignés alors que d’autres sont décédés sans avoir pu gouter ce sésame. Nous vous signalons, dans la même foulée,  que  plus de 25.000 enseignants sont  traités dans le système des « AVANCES DE SOLDE » et ne bénéficient que de 2 TIERS de leur salaire. Plusieurs d’entre nous vont déjà  à 07 ans sans complément de salaire croupissant ainsi sous le poids de la misère.      Bien évidemment, nous ne vous tenons pas responsable de la situation chaotique dans laquelle nous croupissons. Mais nous pensons que nous avons « trop supporté » et notre silence semble nous rendre complice de nos malheurs. Nous avons tellement serré la ceinture que cette dernière finira par nous tuer. Nous avons tellement supporté qui la veine ne tient plus qu’à quelques fibres.       La loi des finances 2022 nous octroie 31 milliards sur 181 milliards de ce que nous sommes supposés avoir. Ceci est un manque de respect et de considération à l’endroit de l’ENSEIGNANT qui constitue pourtant le socle de la formation du citoyen exemplaire de demain. Par ailleurs, la misère dans laquelle baigne l’ENSEIGNANT  camerounais est  un facteur de démotivation qui a pour principal corolaire l’échec du système scolaire Camerounais. Notre malheur est dû principalement au fait le  MINESEC et le MINFI refusent délibérément de respecter les textes en vigueur et usent des subterfuges tels que «  LES CAISSES DE L’ETAT SONT VIDES » et les «  ENSEIGNANTS SONT TROP NOMBREUX ». Plusieurs d’entre nous ont vu mourir leurs parents, ont divorcé de leurs femmes ou de leurs époux à cause de la pauvreté qui est devenue le propre de l’ENSEIGNANT. Tout ceci a fait que l’ENSEIGNANT qui était autrefois prisé dans notre société soit de nos jours un sujet de moquerie. Comment comprendre que l’ENSEIGNANT  qui  est le formateur de l’ELITE camerounaise soit traité de la sorte ? Comment comprendre que l’ENSEIGNANT soit le dernier de  la société Camerounaise? Comment comprendre que certains départements ministériels prennent pour plaisir d’asphyxier l’ENSEIGNANT qui a pour souci primordial de former la jeunesse camerounaise, fer de lance de la Nation? L’Enseignement est-il devenu une honte, un métier à risque et même une malédiction dans une société où l’éducation doit être une priorité ? Jusqu’ici nous n’arrivons pas à comprendre ce que l’ENSEIGNANT a fait pour mériter ce traitement quasi-inhumain. Vous connaissant comme un père qui ne reste pas indifférent face aux cris des ses enfants, nous comptons sur vos TRES HAUTES INTRUCTIONS pour que ceux qui ont qualité de mettre fin  à notre calvaire réagissent promptement à travers les actions suivantes :ELABORATION D’UN REFERENTIEL OBJECTIF DE MUTATIONS DES ENSEIGNANTS DU SECONDAIRE ADOSSE A LA REGIONALISATION,L’AUTOMATISATION EFFECTIVE DES AVANCEMENTS DES ENSEIGNANTS AINSI QUE LEURS EFFETS FINANCIERS, LA PRISE EN SOLDE RAPIDE ET COMPLETE DES ENSEIGNANTS NOUVELLEMENT SORTIS DES ECOLES NORMALES.       Si quelque chose n’est pas fait dans les prochains jours, nous serons obligés d’entrer en grève pour ainsi réclamer publiquement nos droits en posant des actes tels que

:OPERATION « CRAIS MORTE »,SITT-IN,BOYCOTT DES EXAMENS, ETC. En vous exprimant par avance notre vive gratitude et notre sollicitude constante, nous vous prions de recevoir, Monsieur le Président de la République, l’expression de notre profonde déférence.                                                                                                     Yaoundé, 15 Février 2022                                                                                     Pour les enseignants clochardisés au Cameroun