jeudi 25 mars 2021

Charlotte dipanda, bombe musicale de retour avec CD

 La chanteuse, auteure et compositrice camerounaise Charlotte Dipanda est de retour avec CD. La célèbre coach de l'émission télévisée The Voice Afrique francophone livre un cinquième album solaire et autobiographique en français, douala et bakaka, traversé par l’amour et l’engagement.

RFI Musique : CD ce sont vos initiales. Pourquoi avoir choisi ce titre ?
Charlotte Dipanda
 : C’est l’album dans lequel je me raconte le plus. De très loin, c'est le plus autobiographique. La pandémie a frappé le monde entier et je voulais aller le plus possible à la rencontre de mon public avec des chansons autobiographiques qui correspondent à des thèmes que nous connaissons tous.

Vous aviez dédié un album et une chanson, Mispa, à votre grand-mère. Sur CD il y a deux chansons familiales : Father et Mama. Elles s’adressent à vos parents ?
Certes Father veut dire papa en anglais mais il faut l’entendre au sens spirituel. Dieu est une figure parentale et une énergie très importante pour moi. Ces dernières années j’ai grandi spirituellement et je voulais l’aborder.

Comment cela s’est manifesté ?
J’ai été attaquée par des rumeurs médiatiques infondées qui ont été très nocives pour ma famille. On m’a beaucoup insultée. Dans ces moments difficiles, j’ai puisé dans la foi pour ne pas douter de moi. Quant à Mama, c’est une chanson sur l’amour maternel, ce don de Dieu offert à toutes les femmes. Elle parle de cet amour inconditionnel, plus fort que tout. Je l’ai connu à travers ma grand-mère qui m’a élevée et toujours soutenue. Même si elle ne comprenait pas tout, elle voulait qu’on me laisse chanter. Elle prenait toujours ma défense lorsqu’adolescente on m’accusait parce que je chantais dans les cabarets, la nuit. Cette chanson est donc aussi, complètement, un hommage à ma grand-mère.

Le confinement a-t-il eu un impact sur l’enregistrement ? Où a-t-il été réalisé ?
On l’a commencé au Cameroun, puis à Abidjan et enfin à Paris. L’album a pris un an de retard à cause de la pandémie. Mais j’en ai profité pour peaufiner les titres et offrir une nouvelle vie à Nos cahiers de Singuila avec de nouveaux arrangements.

Elle était déjà sur Un jour dans ma vie (2018), pourquoi cette reprise ?
Je l’aime beaucoup. La première fois que Singuila me l’a fait écouter, on était dans un vol pour Johannesburg pour The Voice et je l’ai voulue tout de suite. Elle parle de l’adolescence de Singuila mais c’est une chanson touchante et universelle. On se reconnaît tous dans ces promesses faites au collège. Même si on évolue et que nos bandes d’amis d’adolescence se sont rétrécies ou ont disparues, ces promesses sont de beaux souvenirs et une nostalgie dans laquelle je me reconnais beaucoup.

CD ne serait-il pas le disque de la maturité ?
J’en ai l’impression. Je crois qu’au bout de 13 ans de carrière je peux assumer les choses, affronter les thèmes qui fâchent parfois frontalement, sans plus raser les murs.

C’est le cas dans L’Ombre d’une autre. Vous y abordez les humiliations conjugales et l’adultère en parlant d’une femme qui doit disparaître lorsqu’arrive la maîtresse de l’homme qu’elle aime…
C’est un sujet tabou en Afrique qui ne doit plus l’être. C’est récurrent et ça ne doit surtout pas être considéré comme la norme. Cela crée des dégâts psychologiques énormes car on interdit à la femme de se plaindre et de dire sa souffrance. Cela remet en question la place de la femme dans notre société. Je voulais aborder ce thème pour pousser à y réfléchir. Ce n’est pas une situation qui doit être subie et taboue.

 


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